Julie tocqueville artiste rouen
Julie tocqueville artiste rouen
Julie Tocqueville artiste rouen
Julie tocqueville artiste rouen

Extraits de paysages, 2015, socles blancs d’un m2, fragments de paysage

A partir de quand un terrain devient-il un paysage ? Où se situe précisément la frontière entre morceau de terrain et paysage ?Que reste t-il de cette notion de paysage lors qu’on l’applique à un fragment extrait de cet ensemble ?Le fragment, l’extrait perd t-il alors son identité ? Quel qualificatif applique t-on a une parcelle infime d’un paysage ? Ce fragment devient-il autre chose ?

Concrètement :

Ici les extraits de paysages sont présentés sur des socles blancs , socles utilisés habituellement pour présenter des objets sculpturaux. Ils deviennent donc à leur tour des élément sculpturaux. Ils sont découpés en « morceaux» d’un mètre sur un mètre. Ils font directement référence à l’unité métrique qu’ils questionnent par la même occasion. En effet, si auparavant, les longueurs étaient mesurées en référence à l’humain (le pouce, le pied, la toise), le mètre renvoi aujourd’hui à une référence naturelle directement liée au paysage : la dix-millionième partie de la moitié de méridien terrestre (ou d’un quart de grand cercle passant par les pôles), ou encore le dix-millionième de la distance pour aller par le plus court chemin d’un pôle à un point donné de l’équateur. Les fragments de territoire prélevés sont ici des « extraits » de friches. Je parle d’extrait de paysage comme on pourrait parler d’extrait de musique, un élément représentatif d’un ensemble. Ici il s’agit d’extraits de friches. Elles sont comme des « no man’s land » à la lisière de zones actives de la ville, marginales, voisines délaissées des zones de vie urbaine. Mais à partir de quand peut on considérer un territoire ou un paysage comme une friche ? Quelques mauvaises herbes oubliées ? Quelques mètres carrés de terrain inoccupés ? Se pose alors les questions d’échelle et de définition de notions de mesure.